Discussion sur son art et la nature
Karim Charlebois est un artiste pluridisciplinaire basé à Montréal dont la pratique se focalise présentement sur la sculpture en bois. Sa démarche se veut une réponse à un monde hyper numérisé, où la surdose d'images, de stimuli et de contenus est la source d'un vertige quotidien. Le travail manuel qui caractérise sa pratique artistique l’amène à renouer avec une certaine simplicité, embrassant la lenteur intrinsèque du travail manuel. Chaque marque de couteau sur ses pièces met en évidence l'erreur humaine et la beauté dans les imperfections; témoignant d'une approche authentique face à la matière et à ses exigences. Nous avons discuté avec lui.
BESIDE: À quoi ressemble ta jeunesse?
KARIM: Je suis né à Québec mais j’ai grandi à LaPrairie sur la rive sud de Montréal. J’ai donc toujours baigné dans l’art. Enfant, j'ai pris des cours de dessin et de peinture. J’ai découvert le graffiti à l'adolescence, ce qui m’a amené à étudier en design graphique au cégep du Vieux Montréal et à l’UQAM.
BESIDE: Quel a été le cataclysme de ton “éveil artistique’’?
KARIM: En 2009, j’ai travaillé avec Stefan Sagmeister (une sommité du design graphique) à Bali lors de son année sabbatique ou il focusait sur l’art et le bonheur. Je l’ai aidé à réaliser différentes sculptures et j’ai eu la piqûre des arts visuels. Chaque année pendant 6 ans, je suis retourné à Bali. C’est là, aux côtés d’artisans locaux, que j’ai commencé à faire de l’art pour vrai. C’est aussi là-bas que j’ai fait la rencontre des deux autres stagiaires de Stefan avec qui je cofonderais éventuellement le collectif d’art Field Experiments.
BESIDE: Qu’est-ce que tes œuvres évoquent?
KARIM: Elles évoquent la simplicité et une certaine nostalgie face à une époque plus simple. Comme si elles dataient des années 70 ou d’un monde pré-numérique, elles représentent un retour à l’essentiel dénué de tout artifice avec une simplicité brute qui les rend apaisantes. Elles sont aussi suggestives et libres à interprétation. Certains y voient des fleurs, des formes phalliques, des silhouettes, etc.
BESIDE: Qu’est-ce qui t’inspire?
KARIM: La nature est ma principale source d’inspiration; en particulier les fleurs, les plantes et les coraux. Je puise aussi mon inspiration dans les œuvres de certains peintres 2D naïfs contemporains en ré-interprétant les formes à ma façon et en 3D. Je consomme de l’art au quotidien à travers les galeries d’arts, les petits ou les grands voyages et mon feed instagram ;)
BESIDE: De toutes les pièces que tu as créées, quelle est ta préférée?
KARIM: Fleur 01: Parce que c’est la première dont j'ai été vraiment fier et grâce à laquelle j’ai pris confiance en mon art. J’ai dû faire plus d’une vingtaine de sculptures avant d’arriver à une forme qui évoquait ce que j’essayais d’exprimer.