Juillet 2023, à l’aube. Alexis Aubin-Laperrière fait son chemin vers le lac Charlevoix. Canne à l’épaule, il traverse le bois silencieux, perdu dans ses pensées et ses espoirs de belles prises. Craignant que les poissons ne soient tapis dans les profondeurs du lac pour se sauver de la chaleur caniculaire, il traine dans son sac à dos un pot rempli de vers dodus: « J’ai pris les plus gros que j’ai trouvés en me disant que j’avais intérêt à mettre toutes les chances de mon côté! »
L’air est encore frais quand il longe la rive. Pendant plusieurs minutes, il sonde du regard ce lac qu’il voit pour la première fois. « Il n’y a aucune autre façon de connaitre un lac que de l’observer attentivement et longuement », explique-t-il.
Comme les gens qui attendent le vent pour faire de la voile, Alexis attend les remous pour pêcher.
Il constate que le lac semble particulièrement égal, sauf peut-être là-bas, près de l’arbre submergé, où le sol s’enfonce un peu plus creux qu’ailleurs. Humant un succès hypothétique, il se déplace et met sa ligne à l’eau. Après une lutte d’une minute — sans trêve —, il sort une truite longue de 2 ¼ pouces. [Insérer ici trois notes penaudes au tuba.]